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Le blog du 409e RI
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3 février 2009

Arrivée à Vaux

Extrait de Avec le 409è RI  - histoire vécue des poilus du 409è - Maurice BRILLAUD

Dans cette nuit noire et pluvieuse du 2 au 3 mars, les 2è et 3è bataillons du 409è viennent occuper en première ligne le front devant Vaux, relevant 2 bataillons du 170è qui depuis 3 jours résistent sur cette position nord de Vaux où s'ébauche une tranchée de défense.
Le bataillon PROUST (2è) se tient à gauche jusqu'à la voie ferrée, le bataillon DELAHAUT (3è) est à droite de cette voie et s'étend jusqu'au cimetière.

Position409_mars16

Aucun de nous n'oubliera de sitôt cette relève ! Le canon gronde, ronfle et abasourdit ; il fait si sombre qu'on se perdrait aisément à travers ces bois des Hauts-de-Meuse. Les taillis des Hospices, du Tillot sont dépassés ; sous nos pieds le tunnel de Tavannes et bientôt c'est le fort de Souville. A ce passage, nous avons à souffrir des obus lacrymogènes ; puis la route est coupée ou barrée par des caissons de munitions éventrés, des voitures brisées, des cadavres innombrables de chevaux d'artillerie, des arbres déchiquetés, des entonnoirs creusés par les éclatements des obus de toutes sortes ; des cadavres de pauvres petits gars de France ; d'artilleurs fauchés par les obus qui firent taire leurs pièces de 75. La route est si bouleversée que, parfois, il est impossible de la reconnaître.
Des brancardiers passent continuellement, ils transportent ou accompagnent de nombreux blessés : l'artillerie boche connaît bien l'importance de cette route stratégique.
Voici les bois du Chapitre et nous nous engageons dans le ravin de Vaux. Ce coude, qui est déjà surnommé " le Ravin de la Mort ", porte bien son appellation, avec ses pauvres corps raidis par la mort et le froid, et qui n'ont pu recevoir une sépulture ; le nombre des blessés est tel, que les brancardiers ne suffisent même pas à assurer leur enlèvement et leur évacuation.
Nous sommes enfin à pied d'oeuvre ; ce sont là nos emplacements.
Cette relève nous a coûté 2 tués et plusieurs blessés.

Pour la journée du 2 mars 1916 j'ai recensé 6 tués :

Les Soldats Louis BERNIER, Camille BOURSARD, Alexandre DOUARD, Marcel GORGEART, Marcel MOREAU et Ernest SACHET.
Le Soldat Louis BERNIER est inhumé à la Nécropole nationale de Douaumont (55) Tombe 11372.

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