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Le blog du 409e RI
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24 février 2009

Vaux devant Damloup - 8 mars 1916 (3è partie)

Par suite de ce mouvement débordant et des emprises de l'ennemi, le 2è bataillon est dans l'obligation de rectifier sa ligne ; au cours de ces combats, le Lieutenant MERLIN est mortellement atteint le long de la voie ferrée : la 8è Cie n'a plus d'officiers.
Les réseaux et les tranchées ont été totalement détruits ; c'est maintenant la lutte à découvert.
A ce moment, le peloton de sapeurs-pionniers-bombardiers, sous la conduite du Lieutenant A. GUERIN, qui les commande avec une grande autorité, est rappelé par le Colonel. On les voit, baïonnette haute, descendre dans le village pour contenir l'avance allemande. Ils contre-attaquent à la grenade, ils chargent, perdent leur chef dans cette action si brillante ; mais ils ont arrêté net la progression ennemie et leur fougue endiablée permet de conserver et de tenir nos positions si précaires.
" Je viens de réoccuper mes anciennes tranchées" dit une note du Commandant PROUST au colonel, " mais il est nécessaire que des renforts viennent pour les garder, car mon front est beaucoup trop étendu, relativement à mon effectif considérablement réduit. En outre, la ligne manque de réseau un peu partout, le bombardement en ayant détruit la plus grande partie. Je suis soudé à gauche avec le 21è RI, à droite avec le 3è bataillon. La maison du canon est neutre. La nouvelle tranchée n'est pas occupée. Les Boches ont 2 mitrailleuses qui la battent du fortin où se tenait la 12è Cie. Une autre mitrailleuses se trouve en avant de notre ligne près le chemin de fer. Quel dommage que nous n'ayons pas d'artillerie de tranchée."
Vers 17 h, une patrouille ennemie s'étant infiltrée dans les tranchées du bataillon, le Lieutenant GIRAUDON donne l'ordre de la refouler. Le Soldat CARLIER, habile lanceur de grenades, force les Allemands à évacuer ce terrain, en engageant seul contre eux une lutte dans laquelle il a promptement l'avantage.
Les efforts de l'adversaire pour nous prendre de front ont été vains ; il va essayer un mouvement tournant, et peu de temps après c'est toute une compagnie allemande qui va déboucher entre le ruisseau et la voie ferrée pour nous attaquer à revers.
Mais son action est entravée par un crochet défensif qu'exécute l'aile droite du bataillon, accompagnée d'un tir à volonté très efficace qui fit perdre à l'ennemi la moitié de son effectif.
Tous ces efforts ne peuvent empêcher les éléments boches de pénétrer dans nos tranchées ; pour éviter l'encerclement, il faudra d'urgence établir un nouveau crochet en avant du Bois-vert ; on se croirait à une manoeuvre du temps de paix, tout s'exécute en ordre et en silence. Malheureusement la droite de la défense est ouverte et les Allemands pénètreront cette fois dans le village de Vaux, une patrouille de la 1è reCie les trouve dans l'église.
A 18 h, le Colonel DERDOS, bravant le bombardement et la fusillade, monte jusqu'à la carrière. Il est seul, le Capitaine-major BOURGUIGNON accompagné du Sous-lieutenant DOLEAC est parti depuis 11 h chercher du renfort à la brigade. A ce moment, la situation est franchement mauvaise, car les Allemands progressent toujours dans Vaux et cherchent à déborder les défenseurs. Tout notre espoir est maintenant dans l'arrivée des renforts ; si la nuit les amène avec elle, nous sommes sauvés ; sinon, le jour se lèvera au profit des Allemands.
Et sous les yeux du Colonel, le Commandant [PROUST] met le résultat de l'appel qui vient d'être fait dans les compagnies :
Oh ! L'effectif lamentable : on compte 2 officiers et 127 hommes dans le 2è bataillon. La 8è Cie, qui n'a plus d'officier, accuse 8 hommes !

Extrait de Avec le 409è RI - histoire vécue des poilus du 409è - Maurice BRILLAUD

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