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Le blog du 409e RI
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1 mars 2009

Vaux : la longue nuit du 8 au 9 mars 1916 (2)

C'est alors que ceux qui se trouvaient sur l'autre versant, c'est-à-dire à la carrière, près du Bois-vert, purent voir monter les Boches nombreux comme une fourmilière en marche. Ils avançaient, en rangs serrés, et sur la terre mutilée, tel un long serpent vert foncé rampant. Haletants, nos soldats assistaient à cette progression, et quelle joie pour eux, malheureusement trop rare, quand un de nos obus tombait dans cette masse et qu'après l'éclatement ils distinguaient une tache verte à jamais immobile. Sur le versant occupé par les Boches, à mi-pente, des infirmiers allemands, reconnaissables à leurs brassards, portaient des civières ; les soldats français, en présence de ces actes de charité qui se passaient à portée de fusil, ne tiraient plus. Mais soudain, en récompense de leur attitude chevaleresque, ils reçurent dans le dos des balles : les Boches, employant un subterfuge en parfaite harmonie avec leurs sentiments, avaient transporté, sous le couvert de la croix rouge, non pas des blessés, mais des mitrailleuses qui, installés en un instant, criblaient nos pauvres soldats de leurs projectiles.
Pendant que le Colonel DERDOS donne des renseignements sur la situation, un fort parti allemand, deux compagnies environ, qui s'est glissé dans la grand'rue du village, arrive jusqu'au poste de commandement.
La 10è Cie du 408è refoule les assaillants à la baïonnette au-delà de la barricade défendue  par deux mitrailleuses et reprend la moitié du village. Le 409è qui a beaucoup souffert dans cette journée, n'existe plus guère au sens tactique, aux dires du chef qui le commande.
Le 9 mars, à 1 heure du matin, la compagnie de mitrailleuses du Capitaine CARRÉ, s'installe sur la première ligne. Elle défend cette position et s'oppose à la ruée de l'ennemi de ce côté du village.

Cne_CARRE

On se rassemble autour du Capitaine CARRÉ, à cette heure des plus critiques ; l'ennemi est en force, sûr de lui, bien outillé, et les hommes cependant demeurent dans un calme complet.
Ils tirent avec assurance, un peu vivement sans doute, mais sans précipitation ; ils causent entre eux, se passent des indications utiles, plaisantent même.
La neige ne cesse de tomber. Sur la gauche, la seule mitrailleuse qui reste est mise en action dans le Bois-vert. Cependant avec les restes du pauvre bataillon et les éléments non moins pauvres des autres compagnies, la ligne entre le 21è RI et le bataillon renfort du 408è était reconstituée comme au matin de l'arrivée dans le secteur ; le poste de commandement était encore à la carrière, le saillant d'Hardaumont était redressé.
Depuis deux jours, les hommes n'ont plus à manger, ils succombent au sommeil.
Une note du Colonel DERDOS félicite chaleureusement  les survivants pour l'héroïsme dont ils ont fait preuve au cours de la terrible et, hélas, coûteuse journée.
Tout ce qui restait du régiment avait été une fois de plus ramené à la bataille.

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