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Le blog du 409e RI
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10 décembre 2009

La 120è DI dans la Somme

Après un repos de quelques semaines dans la région de Saint Dizier, puis dans celle de Verberie, la division remonte en ligne devant Moulins sous Touvent.
Le secteur est un grand plateau dénudé et désert dont les bords se coupent de ravins abrupts.
Dans les bois et au bord de l'Aisne se blottissent de coquets villages. Il y  ferait bon vivre par le bel été. Mais les Allemands multiplient les engins de tranchées : bombes, grenades à ailettes.
Dans chaque secteur, il y a des points de frottement où la lutte est de toutes les heures, de toutes les minutes ; ce sont pour la brigade MORDACQ : Saint Victor, Libertrud, les Peupliers, avec le célèbre " Poulailler ", où, à quelques pas de l'ennemi, aux flancs d'une falaise, comme un nid d'hirondelle, se suspendait une section ; pour la brigade NAULIN, le plateau d'Ecafaut, terrain d'expérience des émissions de gaz, le " Jambon ".
Chaque jour, la division éprouve des pertes. Bien des officiers, le commandant CAMUS du 408è, le commandant DUCASSE du 38è..., bien des camarades, sont restés là-bas, tombés dans la gloire d'une attaque de grand style.
Par les soirs calmes, on entend au loin, vers le nord, une canonnade qui roule ininterrompue : c'est l'offensive franco-anglaise, la bataille de la Somme, et la division va en prendre sa part.
Le 17 septembre, la brigade MORDACQ, renforcée par un bataillon du 408è, enlève dans un magnifique assaut le village de Vermandovillers ; 85 prisonniers, 20 canons de tranchée, de nombreuses mitrailleuses, plusieurs centaines d'ennemis tués, donnent la mesure du succès ; les nettoyeurs de tranchée ont fait une terrible besogne, les abris sont pleins de cadavres.
Nos pertes ont été légères, sauf au 1er bataillon du 86è, qui s'est heurté à des mitrailleuses dès sa sortie des parallèles, devant le bois du Cerisier. Le commandant PEYRE, son adjudant-major le capitaine CAILLET, réputé pour sa bravoure, 5 autres officiers sont tués ; tous les autres, sauf un, blessés ; les deux tiers des
hommes tués ou blessés, mais à l'exemple du Sous-lieutenant BOUDON qui, blessé à trois reprises, s'écrie chaque fois :

" Ce n'est rien, en avant, ne vous occupez pas de moi "

et meurt héroïquement sur le terrain conquis, le bataillon a continué à se porter en avant ; il est cité à l'ordre de l'armée :

" Le 1er bataillon du 86è sous la vigoureuse impulsion du commandant PEYRE, s'est porté à l'attaque des tranchées allemandes fortement occupées et défendues par des mitrailleuses. A enlevé 3 lignes de tranchées successives et a conservé le terrain conquis, malgré la disparition de la presque totalité de ses officiers. "

Devant le bois du Cerisier, marchant avec la première vague, est tombé le Père BOUVIER, brancardier du régiment. Son mépris du danger et son dévouement étaient légendaires : devant le Carmoy il alla longtemps, toutes les nuits, à la recherche des cadavres restés depuis plusieurs mois sans sépulture entre les lignes. Il les ramena tous, les identifia et les enterra. Il ne voulut jamais qu'un soldat s'exposât pour l'accompagner.
La division organise le terrain, elle prépare le bond futur par des avances locales.
C'est l'automne, la pluie tombe, la boue s'épaissit chaque jour, et chaque jour on attend le soleil pour l'attaque prévue. Enfin, la préparation d'artillerie peut s'effectuer, et, le 10 octobre, la division repart à l'assaut pour gagner les lisières du village d'Ablaincourt.
L'ennemi réagit violemment. La lutte est sévère ; les cadavres allemands jonchent le terrain : dans le boyau de la voie ferrée, notamment, les corps sont entassés les uns sur les autres.
Tous les objectifs sont dépassés ; des minens, des mitrailleuses ramenées avec 650 prisonniers, dont un commandant.
Les pertes sont sérieuses, mais 3 bataillons ennemis sont anéantis.
Les régiments ont rivalisé d'entrain, et le général MORDACQ, nommé depuis quelques semaines au commandement de la division est cité à l'ordre de l'armée pour la belle conduite de ses troupes.
Et la division s'enterre à nouveau ; elle reste cramponnée au terrain, dans la boue au-dessus des genoux, jusqu'à sa relève le 27 octobre ; ceux qui y ont vécu se rappelleront toujours le chemin creux d'Ablaincourt, la tranchée de l' " Inoubliable Grand-Père " et le boyau du " Serpentin ".
La division se reconstitue aux environs de Beauvais, puis gagne le camp de Neufchâteau où elle se transforme sur le nouveau modèle. Le 409è part pour la 167è division et l'ID/120 est constituée sous le commandement du colonel ECOCHARD.
[...]

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