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Le blog du 409e RI
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13 mars 2010

Ce qu'était le 409è RI (1)

Ce qu’était le 409è RI
d’après le Général VALTAT

Vous me demandez, mon cher ALAPHILIPPE, de dire ce qu’était le 409. Convenons que ça se sent beaucoup mieux que ça s’explique. Enfin on va essayer.

En ces temps d’Arts ménagers*, il serait aisé de glisser la bonne recette aux organisateurs de l’avenir, encore qu’ils aient acquis des allures bien trop graves pour l’accepter.

« Prenez deux excellents morceaux engraissés dans nos pays d’Ouest, ajoutez-y un beau quartier venant du Nord, une forte pincée de sel parisien, un bouquet garni de Lorraine et quelques fines épices du Midi. Laissez mariner quelque temps, dans le vin, rouge naturellement. Remuez avec précaution au début. Poussez au feu brusquement et servez chaud, pas trop saignant, autant que possible ».

Évidemment, il faut le tour de main, qui n’appartient qu’aux chefs de grande classe, sinon tout est envahi par les grumeaux.
Nous avons eu le bonheur de les posséder, ces chefs, avec nos deux Colonels ; ils ont imposé au régiment une mise en plis qui dure encore.

col_derdos

Le Colonel DERDOS avait un cœur débordant, sous une écorce un peu rude, qui impressionnait efficacement les petits rigolos qui avaient besoin d’être assagis. Militaire de la vieille manière, il se montrait inflexible sur la tenue, le port des moustaches et l’entretien raffiné des tranchées. Le tout constituait une sorte de dressage ajusté à l’époque et fournissait au toubib-chansonnier PICARD une riche matière pour aiguiser sa verve. Ses couplets, repris en chœur, donnaient le ton de nos sentiments, plus affectueux que frondeurs, à l’égard du Colonel que nous aimions bien et dont les attitudes nous inclinaient au respect. Au feu, d’un courage impassible. Face au désastre, comme à Vaux : un roc ; un fils de Viking tient bien le coup dans la tempête. Le 409 lui doit beaucoup, en particulier sa belle dose de sérénité confiante.

Treillard

Le Colonel TREILLARD, pétri de bonté et de douceur en temps calme, se déchaînait au combat en traînant le tonnerre derrière lui. Il possédait un sens rare : celui de renifler où se situait le point sensible. Il s'y portait contre vents et marées, bloquait les explications trop longues, décidait aussitôt une action dont l'audace faisait frémir les mieux disposés. La réussite lui souriait et l'encourageait à survolter le secteur. Vendéen comme CLÉMENCEAU, qu'il admirait, il eût pu prendre l'allure d'un Tigre. Il se contentait, avec une infinie gentillesse, de rester simplement et profondément humain ; il assurait son inattaquable autorité parmi nous en rayonnant de toutes ses vertus.

A suivre...

in l'Entraide 1955 numéro du 40è anniversaire de la création du 409è RI

* Il s'agit du Salon des Arts Ménagers qui se déroulaient au Grand Palais, à Paris. Le salon 1955 a remporté le record de fréquentation avec 1,4 millions de visiteurs.

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