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Le blog du 409e RI
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24 avril 2010

René LÉPICIER-GARNIER : la captivité (2)

Sans nouvelles, le père de René cherche à savoir ce que son fils est devenu. Il écrit au Lieutenant DOLÉAC qui lui répond le 3 avril 1916 :

Monsieur,

Votre lettre du 20 mars ne me parvient qu'aujourd'hui pour la bonne raison qu'après les affaires de Vaux et quand le régiment a été relevé, j'ai été évacué pour une bronchite que je me trainais depuis 2 mois.
Tout en regrettant le retard apporté à la réponse que j'aurais voulu vous faire plus tôt, je m'empresse de vous donner les quelques renseignements que je possède concernant votre fils René.
J'ai appris, ainsi que du reste le Colonel, que votre fils, les autres infirmiers qui se trouvaient avec lui, ainsi que le Docteur DUBREUIL avaient été faits prisonniers par les Allemands qui avaient réussi à s'infiltrer dans nos lignes et à prendre possession d'une partie du village que précisément le 3è bataillon était chargé de reprendre. J'ajouterai que le fait n'a pas été confirmé de source officielle, mais ce sont des tuyaux qui ont été donnés par plusieurs hommes du 3è bataillon.
Vous comprendrez facilement qu'il est très difficile de confirmer des faits qui se sont produits la nuit au milieu d'un bombardement, d'une fusillade et d'un tumulte épouvantables.
Dans otus les cas, sur les contrôles du Régiment votre fils, ses camarades et le Docteur DUBREUIL ont été portés comme disparus et
ainsi que je vous le dis plus haut, supposés prisonniers.Ma conviction, à moi, est que tous ont été faits prisonniers et qu'il y a 99 chances et 1/2 sur 100 que tout ce soit passé ainsi.
Il est plus que probable que d'ici quelque temps vous recevrez une lettre de votre fils vous annonçant qu'il est interné dans un camp quelconque.
Je vous le souhaite de tout mon coeur, car René était un garçon dont j'avais pu apprécier les qualités tout le temps que j'étais à la 11è Cie.
A une éducation et une correction parfaites il joignait un coeur d'or auquel s'alliaient un esprit de dévouement et une conception du devoir dignes d'éloge. Aussi, je fais des voeux pour que cet aimable garçon soit rendu le plus tôt possible à ses chers parents.
J'aurais bien transmis votre lettre au commandant du 3è bataillon, malheureusement ce dernier, blessé a été fait prisonnier.
Ce sont quelques journées qui nous ont coûté bien cher, hélas !
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments ltrès distingués.

A. DOLÉAC
Lieutenant en traitement à la Clinique des Alpes
La Tronche
Isère


Avec l'aimable autorisation de la Famille LÉPICIER- Collection famille Lépicier - Reproduction interdite sans autorisation expresse des descendants de René Lépicier-Garnier

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