15 mai 1917 : Stosstruppen - tranchée de Lemberg et Bois de Séchamp
Du 10 au 15 mai 1917, pas de faits saillants relatés au JMO (relèves, répartition des positions).
On pourrait penser qu'il ne se passe rien, que les combats ont cessé.
Quand tout à coup, le 15 mai on lit :
Vers 2 h un prisonnier du 189 IR appartenant à une patrouille est envoyé par le bataillon CARROT.
Le Sous-lieutenant BRAULT établi près du barrage de Séchamp envoie la note suivante :
" la tranchée est complètement bouleversée. Les hommes ne sont pas tous atteints mais il en reste peu. Demande d'urgence tir de contre-batterie. "
Vers 5 h après un violent bombardement, une forte attaque réussit à enlever la tranchée occupée par la 6è Cie. La tranchée fut envahie par la droite et par la gauche.
Les plus gros effectifs venaient de la gauche.
De très vifs combats à la grenade s'engagent dans la tranchée, mais les nôtres sont assaillis sous le nombre.
Le Sous-lieutenant BERRY qui a établi un barrage dans le boyau de Séchamp, se replie vers 17 h sur le barrage 58.27 pour permettre le tir de l'artillerie.
Au cours de la nuit du 15 au 16, le bataillon DAUGER relève les unités du bataillon CARROT, la relève s'effectue sans incident et le bataillon CARROT devient réserve de sous-secteur sur les emplacements occupés par le bataillon DAUGER.
Le JMO de la 167è DI indique pour la même période des échanges de tirs d'artillerie sur le secteur, une intense activité aérienne des deux côtés : on s'observe. Un peu plus loin compte-rendu dactylographié...
Extraits du JMO de la 167è DI
A partir du 13 au soir des tirs de destruction sont dirigées par l'artillerie allemande de gros calibre sur le sous-secteur de gauche de la division (409è RI), jusqu'au-delà du Godat à l'ouest plus nourri sur la partie de la tranchée Lemberg, entre le boyau du Godat et le bois de Séchamp inclus.
Le 15 après accalmie entre minuit et 4h45, le bombardement reprend très violent à 4h45. Un tir de contre-préparation est demandé par l'ID à l'ACD vers 5h15 sur le Bois de Séchamp et maintenu avec une intensité variable jusque vers 6h15.
A partir de 5h15 jusqu'à 6 h environ, émission de fusées à 6 feux, espacées de quelques minutes au PC du commandant CARROT et du Lieutenant-colonel DERDOS.
Le 75 de contre-préparation tire sur le Bois de Séchamp et il est difficile de se rendre compte si le barrage est déclenché à courte distance de notre 1ère ligne.
L'attaque s'est produite vers 6h15. Menée sur notre ligne par un détachement de Stosstruppen d'au moins 60 hommes, qui s'est avancé à la faveur du tir de destruction jusque près de la tranchée de Lemberg et a sauté dans celle-ci dès que le tir s'est allongé. Une Cie ennemie suivait les Stosstruppen. Un autre détachement ennemi venant vraisemblablement du Bois de Finck a attaqué en même temps l'élément de tranchée de Lemberg tenu par le 272è et les fractions de nos unités de gauche qui, obligées de rester dans leurs abris en raison de l'extrème violence du bombardement ont été tués ou faits prisonniers. Les éléments de droite de la 6è Cie du 409è RI attaquée ont pu en partie se replier par le boyau de Séchamp sur la ligne 5630 - 5127.
Des déclarations d'un prisonnier, il résulte qu'une troupe d'assaut spéciale fut formée le 14 mai au soir à l'aide d'un prélèvement de 20 hommes par Cie du 2è bataillon du 189 IR. Ce peloton d'assaut fut rassemblé au bivouac du Bois d'Orainville où se trouve en réserve ce 2è bataillon. L'ordre d'attaque fut communiqué le 14 mai à 20 h et exécuté au cours de la nuit.
Les Stosstruppen devaient s'intercaler le 15 avant le jour dans le secteur du 3è bataillon du 189 IR et déclencher de là une attaque pour la reprise du boyau de Séchamp. Le Leutnant NOTTMANN forma les 3 éléments de sa vague d'assaut à l'aide des sections des 6è, 7è et 8è Cies et laissa la 5è Cie en réserve.
L'attaque se fit à 6h30 (heure allemande) par l'infiltration en file indienne dans le boyau.
Pris sous le tir de barrage français, les premiers éléments furent anéantis ou refluèrent. La prise du boyau ne fut réalisée qu'une heure plus tard lors du renouvellement de l'attaque. [...]