Aux permissionnaires originaires des pays envahis

C'est sous le titre " Page sérieuse " du dernier numéro de Poil de tranchée consultable sur le site de la Bibliothèque nationale de France que l'on peut lire cet avis aux permissionnaires. Quelques mots sont malheureusement illisibles.
L'oeuvre des " Parrains de Reuilly " distribuait aux permissionnaires une plaquette vantant son action, une médaille avec sa devise existait aussi. Elle était installée dans les locaux de la caserne de Reuilly, 20 rue de Reuilly à Paris 12è. C'était la caserne des 46 RI et 89è RI.

Parmi nos camarades originaires des pays envahis, en est-il encore qui ignorent l'oeuvre des " Parrains de Reuilly " créée à leur intention ?
Les pauvres Poilus qui se trouvent séparés de leur famille savent-ils tous que s'ils ne peuvent aller au patelin passer leur permission de dix jours auprès des parents, en revanche ils sont attendus à Paris par de bons camarades, de vrais copains empressés à leur être utiles et agréables.
Avis à ceux que cela intéresse ! Quinze mille Poilus du Nord, du Pas de Calais,  de l'Aisne, des Ardennes, etc sont déjà devenus des " filleuls "des auxiliaires de la 22è section de COA au détachement de Reuilly qui ne demandent qu'à en avoir toujours un nombre plus considérable ! Et pour être reçu par eux, aucune formalité. Pas même besoin de prévenir ! On s'amène tranquillement à Paris où l'on trouve à la gare un  camarade de la 22è section qui attend les permissionnaires et les emmène par le métro à la caserne.

Une caserne ?... Minute !... Celle-là ne ressemble à aucune autre, on y reçoit à l'arrivée et au départ une somme d'argent et l'on y jouit de la plus complète liberté ouverte le jour comme la nuit. On y trouve : entrée, plat de viande, légumes, dessert, café et cigare. On y est logé (coucher et réveil à volonté : petit déjeuner servi au lit [...]
Des guides qui se chargent de tous les jours de se mettre à la disposition de ceux qui veulent visiter Paris, Versailles etc. Des places de théâtre sont distribuées.
En outre, il y a à la caserne même, un théâtre où l'on joue tous les soirs pour les permissionnaires (partie de copains, partie de [...] avec le concours [...] de Paris ". Il y a encore à Reuilly une bibliothèque, des salles de lecture et de [...], un bureau de renseignements qui recherche les familles dont les Poilus sont sans nouvelles, on y publie un journal contenant les noms et adresses de tous les militaires des régions envahies qui sont passées par Reuilly afin que les " pays " qui se sont  perdues de vue qui puissent se retrouver...

Enfin les " Parrains de Reuilly " continuent de rester en relations avec les " Filleuls " quand il sont rentrés au corps, ils leur écrivent, leur envoient des paquets, etc...

Et tout cela, nous le répétons, est fait et offert par les auxiliaires du Détachement de Reuilly, en bons camarades et de bon coeur ; ils n'ont qu'une pensée :  justifier leur devise.

" Pour les soldats, par les soldats "