Henri GRELIER, correspondance

22 juin 2011

Le 4 novembre 1915

Ma chère Louise et mes chers petits enfants,

Je viens de recevoir ma correspondance et j'ai de l'ouvrage à faire à présent car j'ai reçu 5 lettres dont 2 de xx xxx de maman avec une carte à Denise, une de Henri et Auguste mon frère.
Il y en avait une de toi qui était en retard car il est dattée du 26 [octobre 1915] et l'autre du 2 [novembre 1915]. Tu me parles dessus d'une paire de roue que tu as acheté. Je n'avais jamais pu te dire le prix qu'il fallait prendre mais ce n'est pas trop de 14 F et les boulons en plus.
Tu me dis aussi que le pressoir est cassé ce qui est embêtant car il faudrait bien aussi que le madrier du milieu où est la vis soit changé, s'il ne peut l'arranger à présent vaux mieux le laisser tu ferais bien ton cidre chez Marie POULAIN. Pour demander à mon camarade si le cidre est bon à Luché, je ne le peux, car il n'est plus avec moi il est versé aux mitrailleuses. Mais ce n'est pas loin de Clefs et le cidre est bon par là. Pour le tombereau à DAVOUST il y aura qu'à compter le temps 0,70 F de l'heure compris le charbon et la marchandise en plus s'il y en a comme boulons clous à 0,05 F et vis à 0,05 F aussi. Il faut tout faire payer et le temps largement. Je crois que DAVOUST me doit déjà quelque chose.
Tu me parles beaucoup de bagues et porte plume. Pour les bagues j'en ai 3 de faites et une encore à faire. Seulement toutes celles que je t'ai envoyé ne sont pas polies car je n'ai pas de toile émeri. Pour les porte-plume, je n'ai plus de quoi en faire et madame BARBÉ a un homme qui peut bien lui en faire comme il est du métier.
Tu ne me parles pas si le petit coupe papier était dedans tu peux en donner un tout de suite à Mlle ABRAHAM. C'est plus embarassant à faire car il faudrait bien une enclume et un étau mais on fait comme on peut. LECOMTE pense aller en permission d'ici peu. Je lui donnerai tout ce que j'aurai de fait. Nous avons toujours eu repos jusqu'à présent mais demain nous commençons à aller à l'exercice.
Il y a un an aujourd'hui à l'heure qu'il est il y avait 3 heures que j'étais blessé. Je n'étais pas garer car les obus descendait de chaque côté du poste de secours. Mais j'étais comptant car je songeais que je n'avais pas longtemps a y rester je demanderais qu'à être dans le xx car xx xx mais je ne suis pas trop malheureux pour le moment. Auguste ne compte pas resté longtemps à Bouquemaison, il est en bonne santé ainsi que Henri qui est dans l'Oise, mais un peu loin de moi. Je remercie bien ma petite Denisse de la jolie carte qu'elle m'a envoyé ; tu l'embrasseras bien pour moi ainsi que mon petit Daniel.

Ton petit mari qui t'embrasse bien fort.