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Le blog du 409e RI
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27 décembre 2011

L'année 1917 au 409è (2)

II – Les nouveaux procédés d’attaque

Il convient maintenant, de faire le point sur la situation générale en ce début d’année.
JOFFRE a cessé de plaire : hostile aux interventions du Gouvernement et du Parlement, il accumule contre lui de vives animosités. La victoire de la Marne, elle-même, est oubliée. On lui reproche de manquer d’imagination dans la bataille.

FOCH ne résiste pas mieux et tombe dans une disgrâce courtoise : dans l’opinion du monde politique, l’offensive de la Somme se solde par un échec.

De nouvelles étoiles d’un aspect plus prometteur montent à l’horizon : NIVELLE pour la conception, et MANGIN pour l’exécution. Il est exact que la reprise du Fort de Vaux a été conduite dans un style fort brillant.

NIVELLE, enflammé par le succès acquis à Verdun, débordant d’optimisme, affirme qu’il peut obtenir la rupture en accentuant les formules qu’il vient d’établir et d’éprouver : surprise, par une courte préparation, suivie d’une irruption profonde dans les lignes adverses. Il devient Commandant en Chef.

Son ordre du jour, lu au 409, le 5 janvier 1917, annonce précisément que 1917 sera « une année de victoire ».

Au camp de Saffais, le Régiment s’exerce sur des thèmes nouveaux, exaltants, sans qu’un doute effleure l’esprit de la troupe, tendu vers l’enthousiasme. C’est ainsi que se préparent les plus grandes déceptions.
Le 8 février 1917, par exemple, le 409 enlève, à la manœuvre naturellement, les deux premières positions. Le lendemain, il perce la troisième et débouche en terrain libre. Cette brillante cadence sombrera devant le Fort de Brimont.

Les Allemands, en attendant que la décomposition des forces Russes s’accentue, savent qu’ils auront à faire face à une offensive française, en 1917. Notre opinion publique la veut décisive et notre Commandement la promet telle.

Nos ennemis furent troublés en saisissant sur le corps d’un Capitaine français, tué en février 1917, une Instruction et un Thème d’exercice exposant avec précision le style audacieux dans lequel nous nous exerçâmes au camp de Saffais. Ils ne crurent d’abord pas que les textes fussent authentiques, tant le déséquilibre était apparent entre les moyens mis en œuvre et les résultats espérés.

Un coup de main ultérieur les mit cependant en possession de documents qui confirmaient les intentions audacieuses du Commandement français. L’ampleur de l’attaque projetée était même précisée : tout le Chemin des Dames, région difficile, bien abritée, où les Français allaient jouer la difficulté sans bénéficier maintenant de la surprise. Les Allemands adoptèrent alors une tactique défensive habile, qui entraîna notre coûteux échec.
Sachant que notre préparation d’artillerie ne pouvait soutenir une densité suffisante, après les premiers tirs de surprise, intense, mais de courte durée, et pressentant que la poussée sans mesure de l’Infanterie amènerait un décrochement des feux d’artillerie, que l’ignorance de la position de la première vague ne permettrait pas de rattraper, les Allemands décidèrent de nous laisser nous enfoncer dans un terrain faiblement occupé jusqu’à ce que l’Infanterie française soit réduite à ne compter que ses seuls feux. Alors, mais seulement, par bataillons entiers, abrités hors des premiers feux, et appuyés par une artillerie agissant sur un terrain remarquablement repéré, la contre-attaque adverse devait pousser méthodiquement, de flanc, si possible, pour ramener les Français sur leur position de départ.

Extrait de La petite histoire du 409è par le Général VALTAT in L'Entraide, bulletin de l'Association des Anciens du 409è.

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