L'arme au bras, la pipe aux dents
Souvenirs de Jean LAGRANGE du 15 au 24 avril 1918
Je tiens un piton qui domine les environs et sur lequel nous avons reçu l'ordre de tenir jusqu'à épuisement complet des munitions. C'est gai. L'attaque ennemie est annoncée pour le 20. Nous mettons la dernière main à l'organisation défensive et nous attendons l'arme au bras, la pipe aux dents, cette fameuse attaque... qui ne se délcenche pas.
L'alerte cesse. Mais je donne un coup de main aux territoriaux en allant en reconnaissance à une ferme appelée " la Cude " près de Sainte-Marie aux Mines.
Encore une excursion de nuit entre les lignes. Équipement simplifié. Bonnet de police au lieu du casque pour éviter les reflets dûs à la lune.
Deux heures à plat ventre dans l'herbe, en embuscade pour surprendre ce qui pourrait venir. Attente vaine. Les parages n'ont pas l'air fréquentés.
Nous rentrons dans nos lignes avec précaution.