Mars 1917, en Lorraine

En mars et avril 1917, le 409è refait ses forces, participe à des travaux et manoeuvre. Les récits de René BRISSARD illustrent cette période :

518 – Lundi 5

Nous devons quitter Bayon demain et nous allons tout de même au cours ce matin. Il tombe de la neige. Cet après midi, préparatifs de départ. Je ne fais qu’écrire toute l’après midi. Je laisse les camarades boire suivant leur habitude et je vais me coucher de bonne heure.

519 – Mardi 6

Comme nous ne partons qu’à 10h1/2, je me lève à 7h1/2 et je fais ma toilette. Nous déjeunons à 9 heures. Il fait un temps superbe, un peu chaud. Nous passons, en sens inverse, par la route que nous avons suivie en allant à Chamagne.

Nous arrivons à Richardménil vers 3 heures. Nous sommes logés dans un bistrot et on commence à attaquer les cannettes.

Arrive l’Aspirant LEMAIRE. Nous dînons dans la salle du bistrot et nous allons nous coucher de bonne heure. La chambre est assez bien mais un peu petite.

520 – Mercredi 7

Je me lève à 6h et le départ a lieu à 7 heures. J’ai fortement mal aux pieds et j’avance avec peine. Nous croisons le 212. Boue innommable sur la route. On contourne Nancy par le Sud et nous arrivons aux casernes d’Essey à 11 h. Tout est infect, rien n’est nettoyé : il n’y a même pas de lavabos. On mange comme on peut. A 1h SOULISSE me fait appeler et m’envoie à Nancy voir les heures des trains pour sa permission.

Je me promène un peu, j’achète du papier à lettres et, ne pouvant entrer dans les bistrots qui n’ouvrent qu’à 5h1/2, je rentre de bonne heure. La popote est installée dans une baraque en planches à côté de la caserne. Rata : un seul et unique plat. J’écris ensuite pendant 1h1/2 et je vais me coucher sur un isolateur sans paillasse. La chambre, en ciment, est glaciale.

 521 – Jeudi 8

Je me réveille à 5h1/2. Je suis gelé. Il part des travailleurs au fort de Frouard et j’en profite pour barboter une paillasse et une peau de mouton. On installe un poêle dans la chambre et on fait du feu car il neige au dehors et le temps est froid. Toute la matinée passe à cela. Ce soir, j’écris et je me chauffe.

522 – Vendredi 9

Le cours de mitrailleurs commence ce matin mais je n’y vais pas de la journée et je ne fais rien.

Beau temps.

523 – Samedi 10

C’est à mon tour d’aller au cours où l’on ne fait rien. Cet après midi je fais rompre à 2h1/2 et je vais faire signer au Colonel une permission pour Nancy.

524 – Dimanche 11

Je pars avec VERDIER à 11 heures. Nous allons prendre un café et nous nous promenons jusqu’à 2 heures. Cinéma, puis apéritif.  Je rencontre BAYLE qui me dit que je pars demain en renfort. Nous allons dîner et rentrons à 8h.

A suivre...

Avec l'aimable autorisation de son petit-fils - Merci de ne pas reproduire sans autorisation