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Le blog du 409e RI
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7 mars 2015

Juin 1917, le moral de la troupe

JUIN 1917

 605 – Vendredi 1er

Je me lève vers 8 heures et " Fines Fesses " vient passer une revue de pièces. Temps très chaud et sans air. Avant le dîner, je vais au DD [dépôt divisionnaire] où je vois HADEN. Vers 9 heures nous montons à Villers où il y a cinéma ; je vois AGUILLON, AUZANNEAU et d'autres. Le programme n'est pas trop mal. Nous rentrons nous coucher vers 11 heures.

606 – Samedi 2

A 1 heure LORIN vient nous réveiller et DESCURIER part au bataillon. A 3 heures DE CAMPAGNE me réveille et comme DESCURIER revient je me lève. Tous les hommes de la compagnie doivent partir à 4h45. Je reste ici, il n'y a que MOINET qui part comme chef de section. Je fais tout de même ma cantine. Tout le monde se rassemble. SIGNÉ est rentré de permission. Il paraît qu'une division a refusé de marcher et qu'on envoie ces types-là pour prendre les lignes. Si toute l'armée pouvait en faire autant ! Quelle purée cette guerre. Toute la journée les poilus attendent l'ordre de départ, mais comme rien n'arrive, ils rentrent à leur Cie.

607 – Dimanche 3

Je vais à la messe de 9 heures à Villers et l'après midi j'assiste à la séance donnée par le « Théâtre aux armées ». Cette matinée est très réussie. Bons artistes, beau décor. A la fin quand la chanteuse entonne la Marseillaise, tous les poilus se débinent et quand elle crie « tout le monde en choeur », seuls les officiers reprennent. Cela fait un effet déplorable. On voit par là où en est rendu le moral.

608 – Lundi 4

Ce matin, SCHMIDT réunit tous les officiers et sous-officiers du 409 et du DD. C'est à cause du moral. On voit qu'il compte surtout sur les sous-offs pour le remonter. Il dit que la guerre doit être poussée jusqu'à la victoire et exhorte tous les officiers à donner l'exemple. Dans la tranchée, on en voit pas tant qu'ici. Enfin, cette conférence donne l'impression que le gouvernement à une trouille épouvantable et craint un mouvement. Les grosses têtes ont peur de sauter. Je suis très content d'avoir assisté à cette réunion car elle montre la crainte que les supérieurs ont du soldat. L'heure est très grave : peut-être sommes-nous arrivés à un instant décisif. Le tout est de savoir si ces craintes se réaliseront. Cet après midi on ne fait encore rien. Ce matin j'ai envoyé une de mes pièces au DD.

609 – Mardi 5

" Fines Fesses " me flanque 4 jours d'arrêts sous prétexte que le matériel n'était pas arrivé à l'heure. J'en profite pour l'engueuler, je vois que cela ne va guère bien, aussi j'ai l'intention d'en jouer un air dès mon retour de permission. Cet après midi, repos. Je vais causer à BRUNET.

610 – Mercredi 6

Je fais un semblant de théorie car, pour faire du service maintenant, ceinture. Cet après midi je ne fiche rien. Très beau temps.

611 – Jeudi 7

Marche de 15 kilomètres : on passe par Châtillon où l'on remarque pas mal d'embusqués et l'on revient par Vaudières. À voir cela, on comprend comment des divisions refusent de marcher. Je dors une bonne partie de l'après midi : BOURCIER vient me voir et boulotte des cerises avec moi. Toujours rien pour les permissions.

A suivre...

Avec l'aimable autorisation de son petit-fils - Merci de ne pas reproduire sans autorisation

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