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Le blog du 409e RI
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6 février 2016

Les feuillées sont touchées

Le petit-fils de René BRISSARD ayant un peu de temps m'a proposé de prendre le relais pour la transcription des carnets de son grand-père. Découvrons donc la suite de ce récit avec un très grand merci à lui.

Nous avions laissé René en permission.

Octobre 1917 (suite)

739 Vendredi 12

Je pars de Tours à 15h33 et je passe la nuit à Paris.

740 Samedi 13

Je passe la journée avec CHASTAN.

741 Dimanche 14

Je quitte Paris à 8h avec CAILLAUX, l'adjudant du ravitaillement ; on passe par Compiègne et on arrive à Soissons à midi. Je mange à Villeneuve St Germain et j'arrive au T.C. [train de combat] à 3 heures. Je me change et je repars avec la voiture de la Cie à 5 heures.

JULOT est nommé fourrier à la Cie depuis huit jours.

Tout va bien jusqu'à Celles, mais bientôt les obus commencent à tomber et les voitures restent embouteillées pendant près de 2 heures. Il fait nuit. Je vais jusqu'à un poste de secours où je reste un peu. Puis on repart et on met la voiture au triple galop. Je m'accroche derrière et c'est une chevauchée endiablée sur la route. On arrive aux cuisines où je me couche.

742 Lundi 15

Je vais retrouver la section avec les hommes de jus ; il fait beau. Toute la matinée, nous tirons et les boches ne répondent presque pas. Dans l'après-midi, nous recevons quelques obus ; j'écris.

Je joue un peu aux cartes puis je me couche. Vers 8h1/2, nous nous faisons sonner aussi on se met dans la galerie de la sape. Le S/Lieutenant COLLIN, de la 6e est rétrogradé et quitte le régiment comme sergent.

Beaucoup de tir indirect des deux côtés.

743 Mardi 16

Je prends le quart de 3 à 6 ; j'écris un peu.

Les boches envoient encore des obus pas loin. Il fait très froid ; au jour, je vais à la 1ère pièce et en revenant, je me couche. Le capitaine me fait remarquer que le boyau est sale. Il fait beau aussi y a-t-il beaucoup d'avions en l'air ; l'artillerie règle son tir et tire beaucoup. Dans notre coin, cela reste calme, mais sur l'arrière les boches tirent pas mal. Je fais un somme jusque vers 2 heures. On creuse la feuillée. La nuit vient vite et il fait assez froid. Je fais tirer un peu la 2e pièce qui marche assez bien. Pendant mon quart de 6 à 9 c'est assez calme.

744 Mercredi 17

Je me lève à 7 heures et comme c'est assez calme, je vais voir tirer le 37. Les crapouillots commencent à tirer. Je prends plusieurs photos. Je rentre dans la cagna et je commence à écrire.

Comme les obus tombent non loin, je fais descendre les types. Vers les 10 heures, un obus de gros calibre tombe juste sur l'entrée de l'abri et le fait écrouler ; on se barre dans l'autre escalier pendant un moment et l'on constate le dégât ; la tranchée est toute bouchée. Je rends compte au capitaine après la soupe. Les boches envoient toujours des obus tout près ; vers 1 heure, il en tombe encore un près des feuillées. Plus l'après midi s'avance et plus cela cogne ; il tombe toujours des obus mais pas si près que ce matin. Le capitaine me répond qu'il ne peut rien faire : à son P.C. cela dégringole aussi pas mal ; la sape de la 1ère section prend de même que celle de la 2e. Vers 8 heures, la comédie recommence car les territoriaux commencent leur tir indirect ; ils tirent toute la nuit aussi c'est une pétarade à ne plus s'entendre ; je dors un peu jusqu'à 9 heures et je prends le quart ensuite. C'est un peu plus calme. À minuit, je me rendors jusqu'à 4 heures.

745 Jeudi 18

Les boches envoient encore des gros et quelques 88 jusque vers 5 heures. Après le café c'est un peu plus calme, on en profite pour refaire un peu le boyau et déterrer la tringle et le canon qui sont tordus. Il pleut et en sortant par l'entrée éboulée je me mets plein de terre.

JULOT vient pour payer le prêt et m'amène une note me disant de me déplacer demain à 6 heures pour relever l'aspirant RENARD de la 2e CM du côté du P.C. Ulm.

VISSANGE me rend visite et m'annonce qu'il doit y avoir une petite attaque ce soir à 4 heures. Il ne pleut plus mais le temps reste menaçant. Le bombardement dure toute l'après midi. Nous n'entendons pas grand-chose de l'attaque qui se passe à notre droite. Dans la soirée le tir de barrage se calme un peu. La nuit est assez calme.

A suivre...

Avec l'aimable autorisation de son petit-fils - Merci de ne pas reproduire sans autorisation

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