Sous-lieutenant à titre définitif
773 Jeudi 15 [novembre 1917]
ALAPHILIPPE rentre aujourd'hui : j'obtiens la permission de l'exercice de Bataillon et je descends à Lizy. Je pars en permission de 24 heures ce soir à Crouy.
774 Vendredi 16
J'arrive à Tours à midi. VÉRAIN n'a pas donné de ses nouvelles depuis 16 jours. Beau temps.
775 Samedi 17
Je passe la journée à Tours.
776 Dimanche 18
Je pars de Tours à 2h1/2 ; le train a 3/4 d'heure de retard et j'attrape juste ma correspondance à la gare de l'Est.
777 Lundi 19
La vie recommence comme auparavant : temps triste à mourir. Cet après midi, je vais voir le dentiste mais il me renvoie à demain. Cela me fait couper à l'exercice ; en sortant, je rencontre le sergent-major PLAÇAIS qui m'annonce que je suis nommé sous-lieutenant : j'en reste baba et la bande du ravitaillement en profite pour me faire payer à boire.
778 Mardi 20
Je rencontre le Colonel qui me fait part de ma nomination officieusement et qui m'annonce que je suis nommé à T.D.[1]
Dans l'après midi, je surveille le déchargement des bandes.
MOINET et ALAPHILIPPE ne m'adressant pas la parole, je me tiens éloigné. Le Capitaine me prévient que j'irai tout de même à Fère en Tardenois avec lui ; il me parle même de ma nomination. ALAPHILIPPE qui est avec lui écoute et ne dit rien. Quel mufle ! Il est jaloux de voir que je suis à T.D. En voilà un qui a cassé du sucre sur mon dos et qui voit que cela n'a pas réussi.
779 Mercredi 21
Nous partons à 8 heures. En descendant la côte, un cheval s'emballe et entraîne la voiture qui vient s'échouer sur une haie près du canal ; un peu plus tout était dans la flotte.
Il pleut un peu ; je pars devant avec le sergent LEMAIRE de la CM2 et vais faire le cantonnement à Bonnes[2] : là je trouve des artilleurs et du 170. Impossible de loger.
Toujours par la pluie, je vais à Sommelans qui est inoccupé et je loge tout le monde là. Je vais au devant de la Cie et je ramène tout le monde. Je mange avec le Capitaine et MM ANDRÉ et HAMELIN. Je couche dans la même chambre qu'ANDRÉ.