Une popote avec un piano
1084 Lundi 23 septembre 1918
On vient me réveiller à minuit ¼ . Le C.I.D. part à une heure ; nous passons par Cuperly, Dampierre au Temple. Route infecte, boue très glissante. Nous redescendons vers la Marne que nous traversons et nous allons cantonner à St Gibrien. On mange et je me couche. L'après-midi, je dors encore. BIRON est rentré de convalescence. Nous nous couchons encore de bonne heure.
1086 Mardi 24
Nous partons à 3 heures. Nous passons près de Châlons puis nous remontons la vallée de la Coole. Avant d'arriver, nous passons près d'un camp d'aviation. A Coupetz, il y a des cuirassiers, aussi devons nous rester dans un champ toute l'après midi. A la tombée de la nuit on prend leur place, mais nous sommes obligés de coucher sur des paillasses dégoûtantes.
1087 Mercredi 25
Pendant la matinée, je cherche une chambre ; je finis par en trouver une, mais elle est dégoûtante et on y sent l'odeur de fumier. On trouve tout de même une popote où il y a un piano.
1088 Jeudi 26
Continuation de l'installation. Il n'y a aucune ressource dans ce patelin ; je fais de l'anglais et le reste du temps, je joue au bridge.
1089 Vendredi 27
Dans la matinée, DEREADT, du 174 vient me trouver pour me dire qu'il prend ma chambre. Je vais alors m'installer avec MARAIS. Je me fais monter un lit avec deux paillasses et je prends des draps. On installe l'armurerie.
1090 Samedi 28
Il fait un temps pluvieux, peu favorable à l'offensive. On joue au bridge et je fais du piano.
1091 Dimanche 29
On ne sait quoi faire aussi on s'ennuie toute la soirée. Je vais faire un tour au camp d'aviation et en rentrant, je suis obligé de jouer du piano devant la patron de la popote.
1092 Lundi 30
On parle de reprendre l'exercice. Le Colonel nous réunit et nous explique un tas de choses. Le capitaine GIRAUDON et de KÉRANION rentrent au C.I.D. Il fait froid et mauvais temps.
Avec l'aimable autorisation de son petit-fils - Merci de ne pas reproduire sans autorisation