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Le blog du 409e RI
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29 janvier 2023

La mort de l'aumônier du 409eme

Jean LAGRANGE dans ses souvenirs, reproduit un article à la gloire d'Henri RAMBAUD. Malheureusement, il n'indique pas la provenance de celui-ci.

La mort de l'aumônier du 409eme

42 mois de guerre en premières lignes. Verdun, la Somme, la Champagne, les Vosges, semblaient l'avoir rendu invulnérable, malgré un dévouement et un courage touchant parfois à la témérité : cinq citations et, ce qui est mieux, l'estime respectueuse de ses chefs, l'amitié totale des " poilus " de son régiment : telle est aux yeux des hommes (dieu saura en trouver davantage) la part non petite de gloire moissonnée par l'abbé Henri RAMBAULT (sic), aumônier du 409e d'infanterie.

Ce n'est ni dans une attaque, ni dans un de ces patrouiles où il fut jusqu'à 17 fois volontaire, qu'il devait trouver la mort, mais dans une de ce " relèves " si traitresses par l'égrainement de quelques obus ennemis, frappant au hasard ceux que les rafales ont épargnés.

Le matin du 14 juillet, près de Château-Thierry, un obus le couche raide mort, alors qu'il montait en ligne pour reprendre sa vie de dévouement. L'affreuse nouvelle parvint à Bressuire deux jours après, de dix côtés à la fois, tant il était connu et estimé de tous.

C'est qu'en effet, il était bien le prêtre de ce régiment ayant assisté à sa naissance, j'allais dire à son baptême, à Chinon. Il y était chez lui, au milieu des gens de l'Anjou et des Deux-Sèvres, qui formèrent le premier appoint de ces bataillons nouveaux. Son amabilité et sa simplicité son " allant ", sa gaîté, lui attirèrent bientôt toutes les sympathies et " le curé " du bataillon, comme on l'appelait, peut se flatter d'avoir gagné tous les coeurs même les plus prévenus contre le prêtre.

Cette sympathie, comment la lui eût-on refusée ? Sa vie entière était pour les autres ; à la tranchée, il était partout. Jamais il n'eût pris une permission son bataillon en ligne, car il pensait que, si quelquefois un aumônier peut partager le repos de ses hommes, il doit toujours partager leur danger.

Aussi, lorsque la nouvelle de sa mort se répandit au régiment, chefs et soldats en furent consternés, sentant que c'était un peu l'âme du bataillon qui disparaissait avec lui ; beaucoup s'approchèrent de son corps meurtri, avant le dernier adieu, porté à son tour, lui qui en avait porté tant d'autres dans cette terre de France si chère maintenant à tous parce que si douloureusement disputée...

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