Nos grands chefs ont vu clair
Souvenirs de Jean LAGRANGE à la date du 14 juillet 1918 :
La fête nationale est bien triste au 1er bataillon.
Journée relativement tranquille mais que va être la nuit ?
Comme la veille, le téléphone annonce l'attaque avec plus de précision. Elle doit se produire sur le front de Champagne enre Reims et l'Argonne.
" Attendez-vous , nous dit un ordre, à subir un fort contre-coup. "
A 11 heures du soir, le bombardement ennemi commence, plus fort que la veille. Toutes les communications sont coupées, seule la TPS fonctionne et permet l'envoi de courts messages. Le ciel est en feu jusqu'au jour, mais rien ne se déclenche.
Nous n'apprenons que dans l'après-midi, que l'attaque ennemie entre Reims et l'Argonne avait pour objectif Châlons.
Le bombardement des jours précédents n'était qu'une vaste démonstration destinée à égarer notre commandement.
Mais nos grands chefs ont vu clair dans le jeu de l'adversaire.
L'armée GOURAUD et la droite de l'armée DEGOUTTE, la nôtre, arrêtent net l'offensive dans les journées des 15 au 17 juillet qui pour le 409e se passent assez tranquillement.