Vaux devant Damloup - 6 mars 1916

Après le récit de la bataille figurant dans l'historique, et quelques-uns des glorieux combattants cités dans celui-ci, reprenons le cours des événements racontés par l'Abbé Maurice BRILLAUD :

Le 6 mars voit disparaître progressivement, d'heure en heure, le village de Vaux sous un amoncellement de pierres, de fers tordus ; sa traversée est rendue pénible pour tous ceux qui ont à circuler au milieu de ces ruines.
A 14 heures, le Commandant DELAHAUT du 3è bataillon, dont le poste est installé dans une cave près de l'église, veut assurer par une tranchée qui n'est pas encore ébauchée la liaison entre la compagnie DE NANTEUIL qui tient l'ouvrage l'ouvrage d'Hardaumont et la compagnie BLANQUIE qui occupe le ravin. Une section de la 8è compagnie, avec ses outils portatifs, creuse des trous de tirailleurs sous la protection de patrouilles fixes cachées dans les taillis. Si la tranchée de ligne du 3è bataillon ne connait pas le grand confort, cependant, en certains endroits, elle a été couverte de madriers pris à la gare, où se trouvait un dépôt de fortune, les hommes s'abritent et dorment.
Cette nuit, la moitié de la 10è compagnie qui est en réserve descendra au village de Vaux.
Les défenses de cette position d'Hardaumont vont rester mauvaises, primitives et insuffisantes. Il est bien difficile de les améliorer.
Sur le côté est de la redoute, un boyau qui communique avec un de leurs postes a été bouché par les Boches avec des sacs à terre ; pour corriger cette mauvaise impression, la surveillance est rigoureuse et de tous les instants.
Ce soir, hélas, les Allemands tireront sur les pauvres travailleurs de la 7è compagnie, quand ils essaieront de poser un réseau en avant du fameux canon de marine.
Voici venir les jours de profonde misère, d'héroïsme surhumain, de Gloire quand même !

Extrait de Avec le 409è RI - histoire vécue des poilus du 409è - Maurice BRILLAUD