Vaux vu par les Allemands du 19 RIR (5)
La ruée farouche au déclin du jour
C’est en effet, la ligne de bataille, poussée par la vieille tradition militaire prussienne, qui va forcer la décision. Un groupe d’officiers appartenant aux unités engagées est réuni et accroupi sur la « Tête de Pipe » ; le spectacle est dramatique : la fumée s’étend dans les fonds de Vaux, les ombres du soir s’allongent, le feu des Français a faibli. Devant ce calme impressionnant, ce « Syndicat de guerriers » décide, vers 17 heures, d’entraîner la troupe, par un élan unanime et fougueux, dans un « hourra » jusqu’au village.
Un mélange étrange des 9è, 10è, 11è, 12è et 15è compagnies, ou de ce qu’il en reste, fonce, dans une débauche de fusées éclairantes, enjambe les cadavres, passe sur le torse de près de 300 Français, blessés ou valides terrassés, cartouchières vides et nerfs brisés, mais pas au point de renoncer à d’ultimes corps-à-corps farouches.
A 18 heures, la lisière de Vaux est atteinte par cette cohue intrépide, qui se réorganise dans la partie Est du village, car les défenseurs de la barricade de l’église luttent encore vaillamment et interdisent toute progression profonde.
A suivre
Merci à la famille de René LÉPICIER-GARNIER qui a bien voulu me communiquer une copie de ses archives.