La bataille qui s'engage doit être décisive

Jean LAGRANGE note que dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, " arrive l'ordre général suivant, accompagné des plans d'attaque :

L'ennemi vient de subir un très gros échec sur un front de 90 km, de Château-Thierry à l'Argonne.

La droite de la VIe Armée lui a fait, avant hier, 1.100 prisonniers et l'a attêté net.

La gauche l'armée va maintenant attaquer.

A notre gauche, au Nord, l'Armée MANGIN, avec des réserves puissantes, va s'engager à fond dans la direction de l'Est, pour prendre l'ennemi à revers.

Nous devons prolonger cet effort et marche à sa hauteur. Nous avons la supériorité morale et matérielle sur l'adversaire qui est en face de nous et que nous connaissons bien pour l'avoir déjà bousculé.

Que tout le monde aille de l'avant ! La bataille qui s'engage doit être décisive.

Le Général commandant la 6e Armée

Signé DEGOUTTE

Cet ordre sera lu à toutes les troupes avant l'assaut.

Le régiment prend son dispositif d'attaque.

3e bataillon en tête, 1er (le mien) en soutien, 2e en réserve.

Ces mouvements s'accomplissent sous la pluie, dans la nuit noire. Notre artillerie conserve son régime habituel de tir. Rien ne peut faire prévoir ce qui va se passer quelques heures plus tard. Les batteries de renforcement prennent également leurs positions. "