Formation de la 120è DI

La 120è division d'infanterie est formée le 14 juin 1915 à Margny sur Matz, sous le commandement du Général NICOLAS. Elle comprend une brigade ancienne, la 49è (Général MORDACQ : 38è et 86è RI) et une brigade de nouvelle formation, la 303è (Général XARDEL : 408è et 409è RI) : le 53è d'artillerie provient des régiments de corps d'armée.

Dans les rangs de la 120è, presque toutes les races de France se coudoient : aux montagnards du Cantal et de la Haute Loire formant la majorité du 86è, aux Stéphanois et aux Auvergnats du 38è, se mêlent les Berrichons et les Nivernais du 408è, les Tourangeaux et les Angevins du 409è, des Lorrains, des Parisiens,
quelques Méridionaux  et, parmi les artilleurs, des Parisiens.
La 49è brigade apporte son passé glorieux. Elle a fait, en août 1914, la campagne de Lorraine sous le commandement du Général D'INFREVILLE.

On se rappelle, au 38è, la première attaque, la conquête d'Ancerviller, où, mené par le Colonel DELEUZE, le régiment progressait comme à la manœuvre, la prise de Brudersdorf, le combat de Dorcières.

Au 86è, les attaques devant Sarrebourg, les combats sanglants des 24 et 25 août à Baccarat, Sainte Barbe et Bazien, où tombèrent le Lieutenant-colonel Alexandre BARRAL, le Commandant Nicolas OLIGSCHLAGER, où fut blessé mortellement le Colonel Charles COUTURAUD ; ceux de Raville aux Chênes et des bois de la Grande et de la Petite Pucelle.

 

Au lendemain de la bataille de la Marne, le 13è corps d'armée retiré de l'armée de Lorraine a été transporté sur l'Oise. Il y a formé le premier anneau de la chaîne qui s'allongea plus tard jusqu'à la mer.

La 49è brigade a livré devant Noyon une série de violents combats pour la possession des hauteurs de la rive droite de la Divette : combats de Dreslicourt, Ribécourt, l'Ecouvillon, la Carmoy, Attiche.
Au combat de Machaumont, le 17 septembre 1914, prise entre deux brigades allemandes et un moment encerclée, elle a forcé l'ennemi à la retraite, et le Commandant VIVIER, avec son seul bataillon, l'a poursuivi énergiquement. Le Lieutenant-colonel Jean DOUMENJOU, commandant le 38è, a été tué dans le village en
chassant avec ses officiers et quelques hommes de son état-major les derniers Allemands qui l'occupaient.

C'est là que, le 5 octobre 1914, le Colonel MORDACQ (alors colonel du 3è chasseurs) en a pris le commandement, et c'est là qu'elle est restée jusqu'à la formation de la 120è division.

La 49è brigade apporte ses qualités de calme, d'endurance, de ténacité, confirmée par 10 mois de combats.

La 303è, l'allant, l'entrain de ses jeunes gens de la classe 1915, qui, encadrés par des officiers et des anciens glorieux du début, brûlent d'égaler leurs aînés.

La 120è division montre de suite ses qualités de conscience militaire et de dévouement : chargée de la défense d'un grand secteur, elle creuse des tranchées, pour des réseaux, exécute des travaux qui pour l'époque, semblent formidables ; puis elle monte devant Roye, et de l'Echelle Saint Aurin à Beuvraignes occupe un large terrain préparé pour une action offensive. Elle sait maintenant manier la pioche comme le fusil, limiter les pertes, comme en infliger à l'ennemi de sévères.