Les Noëls de guerre du 409è RI - 1917
Noël 1917
Les Vosges, la neige et les sapins ; la nuit classique, attristés cependant par le départ du Colonel DERDOS, que nous aimions bien, à travers nos allures de jeunes turbulents, dont l'humeur flottait entre DEROULEDE et COURTELINE. Ce chef avait sur nous l'autorité que lui conféraient l'âge et un calme impressionnant. Son nom était lié aux combats de Verdun et de la Somme, et c'est encore pour nous un bel écho.
Le Colonel TREILLARD apparaît alors. Notre dernier Noël de guerre l'annonce, il entre dans nos rangs, nous précède et nous lance : " C'est la Victoire ! ".
En résumé le Noël que je me rappelle le mieux fut celui de 1915, peut-être parce que je n'avais que 22 ans, et que nous n'étions qu'une dizaine, moins séparés par les grades qu'unis par les dangers, qui choquions nos quarts dans la nuit, le froid, l'échine tendue sous des madriers légers qui craquaient. C'étaient des hommes dignes de ce nom qui m'entouraient.
Je les revoie encore, braves, discrets, malicieux et confiants, prêts à chanter ou à saigner.[...]
Général VALTAT dans l'Entraide du 409 - n°191 janvier 1964